Mounir Ayache
Né en 1991, l’artiste franco-marocain Mounir Ayache invite à renouveler notre regard sur les réalités politiques et sociales du monde arabe par ses créations technologiques.
En reprenant les codes de la science-fiction auxquels il mêle histoires familiales et réappropriation imaginaire des expériences et identités arabes, il s’inscrit dans le courant non-officiel de l’arabfuturism, influencé par l’afrofuturism des années 1990, qui s’inspire de la fiction pour proposer des récits alternatifs. Mounir Ayache singe les représentations de l’Autre et de l’Étranger dans les fictions occidentales, et se sert des nouvelles technologies pour réaliser et transmettre ses idées, brouillant ainsi les frontières entre art contemporain et entertainment.
Son projet de résidence s’articule autour du personnage d’Hassan al-Wazzan (1494-1555) devenu Jean-Léon de Médicis sous le pape Léon X, dit « Léon l’Africain », personnage principal du roman portant son nom écrit par Amin Maalouf en 1986. Il rédige en 1525 à la demande du pape « La Cosmographia de Affrica » qui servira de référence pour décrire l’Afrique sub-saharienne et l’Afrique du Nord et nourrira l’imaginaire européen pour qui cette région est inconnue.
En prenant comme base le manuscrit de 1525, son travail d’écriture consiste à créer un récit de science-fiction qui se déroule en 2500, et où le personnage principal inspiré d’Hassan al-Wazzan raconte les échanges Europe/Afrique, convoquant des problématiques géopolitiques et écologiques fictionnelles en lien avec la ville de Rome. Ce récit donnera lieu à la production d’une série de sculptures activant, au moyen d’un dispositif de réalité augmentée, des contenus numériques qui se superposeront au réel.
© Daniele Molajoli