« Monica Maurer, la mémoire indomptée »: filmer la lutte palestinienne
26 Mai 2022
DE 20H À 22H PROJECTIONS DE FILMS DE MONICA MAURER
Salle Michel Piccoli, Villa Médicis Projections de films en version française avec sous-titres italiens
Évènement gratuit (places limitées, ouverture des portes à 19h, évènement à 20h) Réservation préalable obligatoire avec CE LIEN. Merci de penser à annuler votre réservation Eventbrite si vous ne souhaitez plus participer afin de pouvoir offrir la possibilité à d’autres personnes d’assister à l’évènement.
Cette soirée clôture la journée d’étude consacrée au cinéma documentaire de la réalisatrice allemande Monica Maurer et à son engagement dans la lutte palestinienne à Beyrouth entre 1978 et 1982.
Un évènement conçu en partenariat avec l’Archivio Audiovisivo del Movimento Operaio e Democratico.
Il n’est pas prévu d’enregistrement et de rediffusion de cet évènement.
Programme
➝ 20h – 21h30 : projection de films de Monica Maurer
PALESTINE EN FLAMMES Documentaire de Monica Maurer | 1988 | 30 min
Ces images montrent les origines politiques et historiques de l’Intifada qui, à la fin de l’année 1987, est devenue un mouvement de masse contre l’occupation israélienne. La question centrale de ce documentaire est la lutte et la résistance palestinienne pour la terre, de la colonisation sioniste de la Palestine dans les années 20 à la Nakba en 1948, l’occupation de la rive ouest et de Gaza en 1967 à la colonisation expansionniste illégale.
NÉE DE LA MORT Documentaire de Monica Maurer | Liban | 1981 | 8 min
Un poème politique dédié aux 300 enfants, femmes et hommes tués, aux plus de 1000 palestiniens et libanais blessés pendant le raid aérien israélien sur le quartier surpeuplé de Fakhani à Beyrouth, le vendredi 17 juillet 1981. En mémoire de Majed Abu Sharar, martyr pour une Palestine démocratique.
WHY? Documentaire de Monica Maurer | Liban | 1982 | 26 min
Le film raconte la guerre de siège lors de l’invasion israélienne au Liban de juin à août 1982, soulignant que la grande majorité des blessés et tués étaient des civils, l’effet dévastateur de l’armement américain et israélien interdit par le droit international, et l’action de la défense civile organisée par les comités populaires palestino-libanais.
EXODUS Montage inédit du départ des troupes palestiniennes de Beyrouth, filmé par Monica Maurer | Liban | 1982 | 10 min
➝ 21h30 – 22h : échange avec le public
BIOGRAPHIES
Monica Maurer
Cinéaste militante, Monica Maurer (1942, Munich) a notamment collaboré avec Cesare Zavattini et filmé le Chili de Salvador Allende (1972), l’usine d’horlogerie autogérée LIP à Besançon (1973) et les luttes kurdes en Turquie (1974).
Poussée par les mouvements de solidarité et de luttes transnationales, elle rejoint Beyrouth en 1977 pour travailler avec l’Institut du Film de Palestine de l’OLP et réalise six films documentaires en 16 mm sur et avec la résistance palestinienne. Présente à Beyrouth-Ouest lors du siège de l’armée israélienne en 1982, elle quitte le Liban après l’exode contraint des combattants palestiniens.
Pendant ces cinq années, elle filme et photographie le quotidien de la lutte, en s’intéressant principalement à la construction des infrastructures médicales qui lui apparaissaient comme le témoin politique de l’utopie collective qui devait être la base du futur Etat palestinien.
Aujourd’hui, Monica Maurer consacre son temps à la sauvegarde d’archives filmiques et photographiques de la Palestine et des luttes qu’elle a filmées, consciente que l’archive, sauvegardée et mise à disposition, permet l’écriture d’une narration politique du présent.
Aude Fourel
Née en 1978 à Saint-Etienne (France),Aude Fourel est cinéaste.
Aude Fourel travaille essentiellement en pellicules super 8 qu’elle confronte aux technologiques numériques pour entrer dans les fragilités et les instabilités de l’image. Elle réalise, monte et produit ses films à la frontière entre documentaire de création et film d’artiste. Les thèmes principaux de ses créations sont les traversées, marcher et filmer, les récits et les engagements politiques anonymes. Sa filmographie se compose de vidéos performatives, courts et moyens métrages. Aude Fourel enseigne les pratiques cinématographiques et le cinéma documentaire à l’Université Grenoble-Alpes (France).
Le projet qu’elle mène à la Villa Médicis, intitulé Récits d’Elissa, raconte les résistances quotidiennes en Palestine à travers plusieurs personnages et une marionnette, chacun gardien d’une histoire enfermée dans un morceau d’archives. Fragments de pellicules 16mm conservés à Rome, films de famille abandonnés, enregistrements anonymes, kilomètres de traversées, ces récits ont une forte odeur de sel – marin ou d’argent – et d’orangers. Aude Fourel part ainsi à Rome, travailler dans les archives de la réalisatrice Monica Maurer, chercher des bobines de films mises de côté et marcher aux côtés de ces personnages, au présent.
Samia Labidi
Franco-tunisienne, Samia Labidi est chercheuse, programmatrice et curatrice. Elle travaille à la diffusion du cinéma palestinien.
Nidhal Chamekh
Né en 1985 à Dahmani (Tunisie), Nidhal Chamekh est plasticien.
Nidhal Chamekh est diplômé de l’Institut supérieur des Beaux-Arts de Tunis et de l’Université de la Sorbonne à Paris. Il continue de travailler et de vivre entre les deux villes. Son œuvre se situe au croisement du biographique et du politique, du vécu et de l’historique, de l’événement et de l’archive. Elle fragmente, défait et dissèque la constitution de notre identité contemporaine.
Son œuvre a été exposée à la Biennale de Venise, à la Triennale d’Aïchi, à la Biennale d’Architecture d’Orléans, aux Rencontres de Bamako, à la Biennal Videobrasil, à la Biennale de Dakar, celle de Dream City à Tunis et a été présentée à l’Institut du Monde Arabe à Paris, au Drawing Room à Londres, au FM Contemporary Art Center à Milan, au MAC Lyon, au Kunsthaus Hamburg, au CCA Lagos et au Hood Museum entre autres.
Le projet qu’il mène à la Villa Médicis s’intitule « Et si Carthage n’avait pas été détruite ? ». Il s’agit de prendre à la lettre cette interrogation d’Édouard Glissant et de déplier ses potentiels historiques, artistiques et symboliques. Elle se dessinera à travers la survivance et la résonance historique dans l’actualité des rapports entre Rome et l’Afrique du nord et ce qu’elle comporte de « crises » migratoires et de tensions géopolitiques.
Son projet artistique cherche à introduire le patrimoine archéologique romain et la production culturelle marginalisée des exilés de la ville dans un processus de montage où le présent et le passé se définissent conjointement.
Ikbal Zalila
Ikbal Zalila est titulaire d’un doctorat en Arts et Sciences de l’art de l’Université Paris I-Sorbonne, consacré aux mises en scène du politique dans les actualités cinématographiques. Ses deux principaux axes de recherche sont désormais la problématique « cinéma et histoire » et les formalismes dans le cinéma arabe. Il enseigne également à Tunis le cinéma documentaire, l’analyse de films et l’esthétique du cinéma.
Acteur important de la vie culturelle tunisienne, il préside l’Association des Critiques de cinéma, a participé à plusieurs jurys au sein de la Fédération internationale de la Presse cinématographique et a été programmateur pour les Journées Cinématographiques de Carthage en 2008 et 2010.
Il a été président de l’« Association Tunisienne pour la Promotion de la Critique Cinématographique » (ATPCC).
Pour accéder à l’évènement, les participants sont priés de bien vouloir présenter leur pass sanitaire en cours de validité et de se munir d’un masque FFP2.