Chloé Delaume

Chloé Delaume est née en 1973. Elle pratique l’autofiction expérimentale depuis 2000, à travers des formes écrites, sonores ou performées. Directrice de la collection Extraction aux Editions Joca Seria, ainsi que de la revue numérique du même nom, son rapport à la littérature se veut proche du laboratoire, axé sur la notion de recherche et d’hybridation des supports comme des genres. L’autofiction, Serge Doubrovsky : « Fiction, d’évènements et de faits strictement réels. Si l’on veut, autofiction, d’avoir confié le langage d’une aventure à l’aventure d’un langage en liberté ». Par ailleurs Lacan dit aussi : « Le réel, c’est quand on se cogne ». Ce à quoi s’ajoute Guy Debord : « Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux ». C’est la raison pour laquelle Chloé Delaume, qui écrit à la Villa Médicis la saison 11 de ses autofictives aventures, va tenter d’effectuer quelques permutations entre le réel et la fiction. Afin d’obtenir un « Réel, d’évènements et de faits strictement fictifs ».

Le projet a pour titre Messalina, dicit. Messaline, femme puissante, instincts voraces, qui faisait ployer le réel, bacchante, assassinée, presque 2000 ans maintenant ; les lucioles dans le Bosco, certains disent : son fantôme. Il reste une autre trace d’elle, aussi, dans la langue. Messalina, ça se crache, ça signifie putain. De Messaline, vestiges, encore : des livres, des textes, des films. Des fictions, quelle réalité. Messaline un personnage historique mais tellement de fiction, dissoute, encore flottante, les lucioles existent dans le Bosco.

Pour transmuter le réel et la fiction, Chloé Delaume va devoir beaucoup écrire, composer quelques pièces sonores, allumer des bougies noires en pleine nuit, créer une société secrète et un club, pratiquer la littérature, la performance et magie.