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Johan Creten
Histoire de l'art
2020
Prix : 41€
Cette publication est en vente sur place, à la boutique de la Villa Médicis.
Ce catalogue accompagne l’exposition « I PECCATI » de l’artiste Johan Creten du 15 ocotbre 2020 au 23 mai 2021 à la Villa Médicis.
Textes : Stéphane Gaillard (ancien directeur par intérim de l’Académie de France – Villa Médicis), Noëlle Tissier (commissaire de l’exposition), Nicolas Bourriaud (critique et historien de l’Art), Colin Lemoine (historien de l’Art, conservateur du département sculptures au Musée Bourdelle)
Ce catalogue a été réalisé en collaboration avec les galeries Almine Rech et Perrotin.
L’exposition I Peccati réunit, pour la première fois et avec une telle ampleur en Italie, une collection de cinquante-cinq œuvres de l’artiste, en bronze, céramique et résine. Celles-ci sont réunies et juxtaposées à des œuvres historiques de Lucas Van Leyden (1494-1533), Hans Baldung (1484-1545), Jacques Callot (1592-1635), Barthel Beham (1502-1540) et Paul van Vianen (1570–1614), des repères fondamentaux du processus de réflexion de Johan Creten.
Johan Creten évoque l’ »Art lent » et la nécessité d’un retour à l’introspection. Un mouvement, allant des figures miniatures aux sculptures monumentales, qui permet de prendre le temps et de s’immerger dans une exploration du monde, avec ses tourments individuels et sociétaux, pour un voyage riche en surprises et en émotions. Les sculptures de Johan Creten, réalisées spécialement pour l’exposition entre 2019 et 2020, s’ajoutent aux pièces qui ponctuent son parcours depuis les années 80 jusqu’à aujourd’hui. Elles sont ici associées à des estampes, tapisseries et bas-reliefs des 16e et 17e siècles issus de la collection personnelle de l’artiste. Ces œuvres historiques convoquées par l’artiste sont une véritable référence dans son processus créatif. Elles révèlent ses préoccupations, qu’elles soient artistiques, historiques, politiques ou philosophiques. L’intersection de ces œuvres dans l’exposition bouleverse notre perception par de multiples points de vue qui, venant du passé, interrogent l’avenir de notre humanité.
« Chez Johan Creten, les péchés ne sont pas au nombre de sept. Sept, ce nombre implacable, celui des sacrements de la Bible et des collines de Rome. Ici, les péchés sont infinis et illimités, inépuisables. Ils ne sont pas numérotables, mais simplement désignables. Les péchés ne sont pas tous capitaux, ils peuvent être impériaux, impérieux, périphériques, insidieux, insignifiants, invisibles. Ils échappent toujours au calcul et au langage. Les sept péchés capitaux sont bien peu face à la bêtise, la barbarie, l’ennui, la mutilation, le regret, la mélancolie et la terreur, en somme, face à la vie. Ainsi, les sculptures de Johan Creten n’ont rien à voir avec la morale ou la sanction, la guillotine ou la censure. Elles parlent des péchés, de la vie qui fusionne désir et douleur, espoir et misère, luxe et colère, amour et mort, Éros et Thanatos. Elles parlent de la vie amphibie, entre le Styx et le Paradis. Elles parlent de la vie instinctive, lorsque les cœurs battent, lorsque les serpents se lovent, lorsque les ailes se déploient, lorsque les vulves se desserrent, lorsque le rideau se lève et que la vérité nue en surgit, enfin, cette Méduse hypnotique. Que le péché ne soit-t-il pas, après tout, la forme fatiguée de la pureté ? Ne pointe-t-il pas notre condition d’hommes extrêmement faillibles ? N’est-ce pas, pour citer Victor Hugo, une belle « gravitation » ? »
– Colin Lemoine, historien de l’art
29 x 32 cm
156 pages
Français, Italien, Anglais