Paolo Gioli, L'homme sans caméra

Peintre autodidacte né à Rovigo (Vénétie), Paolo Gioli (1942-2022)  se tourne à partir de la fin des années 1960, après un séjour aux États-Unis, vers la photographie et le cinéma expérimental. Il rencontre à Rome les membres de l’éphémère Cooperativa del Cinema indipendente (Gianfranco Baruchello, Tonino de Bernardi, Massimo Bacigalupo, etc…) et restera proche de certains cinéastes comme Alfredo Leonardi ou Pier Farri.

Paolo Gioli se singularise par une ingéniosité et une imagination hors pair, qui lui ont permis de réaliser des films complexes en totale autarcie. Nombreux sont ses films qui interrogent les contenus latents des médias de masses : Paolo Gioli commente, analyse, interprète ces images et les recontextualise au sein de son propre univers mental et visuel.

Par ailleurs ses inventions (comme le cinéma au sténopé ou le filmfinish) viennent ébranler la doxa, parfois l’historicité du cinéma.

Paolo Gioli revisite les travaux des précurseurs comme Étienne-Jules Marey, Henry-Fox Talbot, Nicéphore Niépce, ou Eadweard Muybridge, toujours à la recherche d’une pureté originelle et confère à ses expériences, inspirées par l’observation de la Nature, une dimension épistémologique : « Se dépouiller de tout, réduire toujours plus pour atteindre un haut niveau avec peu, produire, exprimer avec rien, les mains dans les poches. »

Ses ultimes recherches, sur les pas d’Edwin Land, pour une restitution des couleurs sans le recours à la trichromie, apportent leur pierre aux réflexions de Goethe sur la psycho perception des couleurs (Traité des couleurs). (Un court extrait vidéo sera présenté sur cette expérience de Paolo Gioli).

Informations pratiques :

Jeudi 29 mai à 18h30
Salle Cinéma Michel Piccoli de la Villa Médicis
Français et italien
Gratuit