Festival de Film

Béla Tarr

Béla Tarr a commencé sa carrière à l'âge de seize ans en tant que cinéaste amateur. Plus tard, il a travaillé au Balázs Béla Stúdió, le plus important atelier de cinéma expérimental hongrois, où il a fait ses débuts en tant que réalisateur de long-métrage. Tarr a été étudiant à l'Académie de Théâtre et de Film (Színház- és Filmművészeti Egyetem) de Budapest entre 1977 et 1981. En 1981, il a été l'un des fondateurs du Társulás Filmstúdió, et depuis sa fermeture en 1985, il a travaillé en tant que cinéaste indépendant. En 1989 et 1990, il a vécu à Berlin en tant qu'invité du DAAD Berliner Künstlerprogram, et entre 1990 et 2011, il a été professeur associé à la DFFB (École de cinéma de Berlin, Allemagne). Il est devenu membre de l'Académie Européenne du Film en 1997.
En 2003, il a fondé le TT Filmműhely, un atelier de cinéma indépendant qu'il a dirigé jusqu'en 2011. TT Filmműhely a produit ses derniers films, et Tarr a également agi en tant que producteur pour les films d'autres cinéastes remarquables, dont Miklós Jancsó. L'école internationale de cinéma film.factory à Sarajevo a été fondée par Tarr en 2012, où il a été responsable du programme et professeur jusqu'en 2016. Tarr reste professeur invité dans plusieurs académies de cinéma. Il est le président de l'Association des Cinéastes Hongrois, membre de l'Académie Széchenyi des Lettres et des Arts, et a reçu le prix le plus prestigieux de Hongrie pour les artistes, le Prix Kossuth, ainsi que le prix hongrois pour les cinéastes, le Prix Balázs Béla. Il a été nommé Chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres et a été honoré de nombreux prix nationaux et internationaux remarquables, de doctorats honorifiques et de prix pour l'ensemble de sa carrière.
Sa filmographie comprend Family Nest / Családi tüzfészek (1977), Hotel Magnezit (court-métrage) (1978), The Outsider / Szabadgyalog (1981), Macbeth (long-métrage/film télé, vidéo) (1982), The Prefab People / Panelkapcsolat (1982), Almanach of Fall / Öszi almanach (1985), Damnation / Kárhozat (1988), City Life – Segment The Last Boat / Utolsó hajó (1989), Sátántangó (1994), Journey on the Plain (court-métrage, vidéo) (1995), Werckmeister Harmonies / Werckmeister harmóniák (2000), Visions of Europe – Prologue segment (court-métrage) (2004), The Man from London / A londoni férfi (2007) et The Turin Horse / A torinói ló (2011). Après sa retraite auto-proclamée du cinéma, il a entamé une nouvelle voie créative avec sa très acclamée exposition Till the End of the World, vue par 40 000 visiteurs au Eye Film Museum d'Amsterdam en 2017. Sa dernière production monumentale, Missing People, présentée exclusivement lors des Wiener Festwochen sur le lieu même du tournage, a montré Tarr en train d'expérimenter un nouveau format à l'intersection du film, de l'installation et de la performance, qu'il a décrit comme un « poème visuel ».

Mati Diop

Née en 1982, Mati Diop vit et travaille entre Paris et Dakar.
Son premier long-métrage, Atlantique (2019) reçoit le Grand Prix de la Compétition Officielle du Festival de Cannes, l'inaugural Mary Pickford Award du Festival de Toronto, le prix du premier long-métrage décerné par le New York Critics Circle et par le British Film Festival. La même année, Atlantique figure dans la liste des 10 meilleurs films internationaux de l'Académie des Oscars.
Ses moyens et courts métrages Mille Soleils (2013), Big in Vietnam (2012), Snow Canon (2011) et Atlantiques (2009) ont été sélectionnés et primés dans de nombreux festivals internationaux. Mati reçoit en 2016, le « Martin E. Segal - Emerging Artist Award » du Lincoln Center pour l'ensemble de ses films.
En tant qu’actrice, Mati Diop a joué dans Trente-cinq rhums de Claire Denis (2008), Simon Killer d’Antonio Campos (2012), Fort Buchanan de Benjamin Crotty (2014), Hermia y Helena de Matias Piñeiro (2016) et dans son tout dernier court-métrage, In my room (2020), récemment présenté à la Mostra de Venise.

Teresa Castro

Teresa Castro est maîtresse de conférences en études cinématographiques et audiovisuelles à l’Université Sorbonne Nouvelle. Formée en histoire de l’art à Lisbonne et à Londres, elle a écrit une thèse en études cinématographiques à Paris. Elle a été chercheuse postdoctorale au musée du quai Branly (Paris) et à l’Institut Max Planck d’histoire des sciences (Berlin), où elle a travaillé sur les atlas anthropologiques. Elle a publié La Pensée cartographique des images. Cinéma et culture visuelle (Aléas, 2011) et coordonné plusieurs volumes collectifs et dossiers thématiques de revues. Elle est l’auteure de plus d’une cinquantaine de textes, publiés dans des revues et ouvrages scientifiques de différents pays. Une partie importante de ses recherches récentes porte sur les liens entre cinéma et animisme, l'éco-criticisme et les formes de vie végétales dans la culture visuelle. Dans ce cadre, elle a publié « The Mediated Plant» (E-flux, 2019), coédité l’ouvrage collectif Puissance du végétal et cinéma animiste. La vitalité révélée par la technique (Dijon, Presses du réel, 2020), participé à l’exposition Plant Revolution ! (CIAJG, Guimarães, 2019) et animé le site Segredos da Natureza / Secrets of Nature (Culturgest, Lisbonne, 2021). Elle fait partie du collectif La vie à l’œuvre et du conseil consultatif du séminaire international Doc’s Kingdom. En amont de ses activités universitaires, elle mène en parallèle un travail de critique et de programmation.