François Hébert
François Hébert est né en 1988 à Paris. Après cinq années de droit public, il sort diplômé de la Fémis (département scénario) en 2014. Depuis, il écrit pour le cinéma, pour l’art contemporain et réalise plusieurs courts et moyens métrages sélectionnés en festivals. Nourri par des recherches en anthropologie, son travail se centre autour de la notion d’effondrement – qu’il soit intime ou collectif – et questionne la place du non-humain dans la grammaire cinématographique.
Durant son année de résidence à la Villa Médicis, c’est à la question des thérapeutiques à même de faire face à l’effondrement qu’il a souhaité s’intéresser. S’éloignant du constat systémique, des symptômes aveuglants, il fallait trouver un corps capable d’accueillir ces tensions, ces cassures, pour considérer ce mouvement de chute comme une forme d’expérience. C’est donc autour de la figure de l’historien de l’art Aby Warburg qu’il a voulu concentrer ses recherches. Interné quatre années durant suite à de graves crises de psychose, c’est depuis les murs de la clinique psychiatrique du docteur Binswanger, à Kreuzlingen, qu’Aby Warburg prononce sa conférence sur le rituel du serpent le 21 avril 1923. Cette conférence – où le fou côtoie l’enfant, le « primitif » – retrace son voyage chez les indiens du Nouveau-Mexique et trace les contours d’une occident à la culture devenue malade. Encore aux prises avec la nuit de la raison, c’est à travers cette histoire de la civilisation racontée à rebours que Warburg saura transformer son angoisse dévorante en pensée. C’est donc partant de ces recherches et puisant dans les origines animistes du cinéma que François Hébert travaille actuellement à l’écriture de son premier long-métrage.