Djamel Tatah a été l’un des protagonistes de l’exposition Les Mutants , présentée à la Villa Médicis en 2010. Cette année l’Académie de France à Rome organise, en collaboration avec le Musée Public d’Art Moderne et Contemporain d’Alger (MAMA) et la Fondation Maeght, la première rétrospective de l’artiste franco-algérien. Après son passage à Alger, cette monographie est reprise à la Fondation Maeght de Saint-Paul de Vence du 14 décembre 2013 au 16 mars 2014 . L’exposition Djamel Tatah , placée sous le commissariat scientifique d’ Éric de Chassey et d’ Olivier Kaeppelin pour la Fondation Maeght, propose une sélection d’une cinquantaine d’œuvres (46 tableaux dont certains très grands polyptyques et un ensemble de gravures) en montrant le travail de l’artiste depuis la fin des années 1980. Djamel Tatah met en scène des figures humaines grandeurs nature, vidées de leur chair et de leur volumétrie, dans des environnements abstraits, espaces de couleur géométriques et plans. Pour la composition de ses tableaux, il combine la technique de la peinture à la cire, la photographie et la numérisation des images. Suspendus dans le temps et silencieux, les marcheurs, les gisants, les hittistes sont autant de motifs que l’artiste rejoue de tableaux en tableaux pour expérimenter une représentation de l’homme contemporain autour des thèmes de la vie urbaine, de la guerre, de la suspension ou de la chute. Pour Éric de Chassey : « En vingt-cinq ans de pratique de la peinture, Djamel Tatah est resté fidèle à des principes formels posés très tôt et dépositaires d’une intention simple : mettre inlassablement au jour la façon dont l’humanité, incarnée dans des singularités quelconques, peut s’affirmer comme une présence dans le monde, quels que soient les particularités de celui-ci, en y créant des lieux singuliers, des lieux picturaux, des tableaux, qui puissent jouer le rôle de modèles (modèles en réduction, à l’essentiel, aussi bien que modèles à suivre) pour les spectateurs qui s’y confronteront. » Né en 1959 à Saint-Chamond (France), de parents algériens, Djamel Tatah , vit et travaille en Bourgogne. Après ses études à l’école des Beaux-Arts de Saint-Étienne (1981-1986), il s’installe à Marseille où il élabore une part importante de son dispositif de création et s’engage dans la réalisation de grands formats et polyptiques. Ses œuvres ont fait l’objet de nombreuses expositions, notamment au Centre d’Art de Salamanque, Espagne (2002) ; au Musée de Canton, Chine (2005) ; au Centre d’Art Contemporain Le Parvis à Tarbes (2007) ; au Musée des Beaux-arts de Nantes (2008) ; au MAMAC de Nice (2009) ; à la Villa Médicis à Rome, Italie (2010) ; au Château de Chambord et à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration à Paris (2011) ; à la Collection Lambert à Avignon, à l’Institut Bernard Magrez à Bordeaux et la Von der Heydt Kunsthalle de Wuppertal, Allemagne (2012) ; à la Friche de la Belle de mai à Marseille (2013). Après son exposition monographique au MAMA d’Alger et à la Fondation Maeght, l’artiste présentera un ensemble de tableaux récents au Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne en mai 2014.