Éric de Chassey
Éric de Chassey (né en 1965 à Pittsburgh) est un historien de l’art, concepteur et organisateur de programmes artistiques (arts visuels, musiques actuelles et contemporaine, cinéma, littérature et débats) et responsable d’institution culturelle. Il est directeur de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis depuis septembre 2009. Il est également professeur d’histoire de l’art contemporain (détaché) à l’École Normale Supérieure de Lyon. Ancien élève de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm (1986), il obtient son doctorat (1994) puis son habilitation à diriger des recherches (1999) en histoire de l’art contemporain à l’Université Paris IV-Sorbonne), avant de devenir maître de conférences en histoire de l’art à l’Université Paris-Sorbonne (1996-1999) et professeur d’histoire de l’art à l’Université François-Rabelais de Tours (1999-2012). Il a été membre de l’Institut Universitaire de France de 2004 à 2009 et conseiller académique du label indépendant Kung Fu Fighting Recording de 1998 à 2001.
Au cours de ses deux premiers mandats de directeur de l’Académie de France à Rome, il a procédé à une réforme approfondie de l’institution, qui a notamment donné lieu à une refonte du décret statutaire en 2012 et à une réforme des résidences (pensionnaires, lauréats, Nouveau Prix de Rome, invités) en 2013.
En 2015, il publiera Andrzej Wróblewski recto/verso (Musée d’art moderne de Varsovie – Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, Madrid) et L’abstraction, avec ou sans raisons (Gallimard), assurera le commissariat de l’exposition Jean-Luc Moulène – Surjonctions à la Villa Médicis et co-dirigera le colloque Relectures postcoloniales des échanges artistiques et culturels entre Europe et Maghreb (Algérie, France, Italie, Maroc et Tunisie) – 18e-21e siècles (Paris, Rome, Tunis).
Son activité d’historien de l’art a privilégié une aire culturelle – les États-Unis – et une thématique – l’art abstrait. Mais il a également effectué une part de ses recherches sur l’œuvre de Matisse, l’histoire des rapports artistiques trans-nationaux, la photographie, les phénomènes de traditions et de résistances dans la réception ou les liens de l’œuvre d’art et de la culture visuelle avec la société dans laquelle elle s’inscrit, du début du XXe siècle à nos jours. Ses recherches ont donné lieu à des publications, des colloques et des expositions. Il a publié des livres et essais sur l’art des XXe et XXIe siècles, parmi lesquels La violence décorative: Matisse et les États-Unis (Jacqueline Chambon, 1998); La peinture efficace. Une histoire de l’abstraction aux États-Unis, 1910-1960 (Gallimard, 2001); Pascal Pinaud, Transpainting (Mamco, 2003); Eugène Leroy, Autoportrait (Gallimard, 2004); Platitudes. Une histoire de la photographie plate (Gallimard, 2006 – Ediciones Universidad de Salamanca, 2009); Olivier Debré, monographie (Expressions contemporaines, 2007); Marcia Hafif, catalogue raisonné de l’œuvre jusqu’en 1969 (Mamco, 2010); Pour l’Histoire de l’Art (Actes Sud, 2011).
Il a également assuré le commissariat de nombreuses expositions collectives, dont Abstraction-Abstractions: Géométries provisoires (Saint-Étienne, Musée d’art moderne, 1997, en collaboration avec Camille Morineau) ; [Corps] Social (Paris, École nationale supérieure des Beaux-Arts, 1999); Made in USA: L’art américain de 1908 à 1948 (Bordeaux, Galerie des Beaux-Arts; Rennes, Musée des Beaux-Arts; Montpellier, Musée des Beaux-Arts, 2001-2002); Kelly-Matisse. Dessins de plantes (Paris, Centre Pompidou; Saint Louis Art Museum, 2002, en collaboration avec Rémi Labrusse); Stroll On ! Aspects de l’abstraction en Grande-Bretagne dans les années soixante, 1959-1967 (Genève, Mamco, 2005-2006); Repartir à zéro, comme si la peinture n’avait jamais existé,1945-1949 (Lyon, Musée des Beaux-Arts, 2008-2009, en collaboration Sylvie Ramond); Alex Katz: An American Way of Seeing (Tampere, Sara Hilden Museum; Grenoble, Musée des Beaux-Arts; Kleve, Museum Kurhaus, 2009); Ils ont regardé Matisse. Réceptions abstraites de Matisse, 1948-1968 (Le Cateau-Cambrésis, Musée Matisse, 2009, en collaboration avec Émilie Ovaere) ; La pesanteur et la grâce. Abstractions et spiritualité (Paris, Collège des Bernardins; Rome, Villa Médicis, 2010-2011); Les mutants, Adel Abdessemed, Stephen Dean, Ellen Gallagher, Adrian Paci, Djamel Tatah (Rome, Villa Médicis, 2010); Europunk. La culture visuelle punk en Europe, 1976-1980 (Genève, Mamco 2010-2011; Rome, Villa Médicis, 2011; Charleroi, BPS, 2011-2012 ; Paris, Cité de la musique, 2013-2014); Poussin et Moïse. Du dessin à la tapisserie (Rome, Villa Médicis, 2011, en collaboration avec Marc Bayard et Arnauld Brejon de Lavergnée); Marie Cool Fabio Balducci – Live & Obscure (Rome, Villa Médicis, 2011); Éric Poitevin. Photographies (Rome, Villa Médicis, 2011-2012); Les Sujets de l’abstraction (1946-1962), 101 Chefs-d’œuvre de la Fondation Gandur pour l’Art, Genève (Montpellier, Musée Fabre, 2011-2012, en collaboration avec la Fondation Gandur pour l’Art et le Musées d’art et d’histoire de la Ville de Genève); Jean-Marc Bustamante / Pieter Jansz Saenredam (Rome, Villa Médicis, 2012); Camminando – Claire Chevrier (Rome, Villa Médicis, 2012); Soulages XXIe siècle (Rome, Villa Médicis, 2013); Djamel Tatah (Alger, Mama, 2013; Saint-Paul-de-Vence, Fondation Maeght, 2013-2014); Simon Hantaï (Rome, Villa Médicis, 2013-2014); La peinture ou Comment s’en débarrasser (Rome, Villa Médicis, 2014); Jean-Luc Moulène. Il était une fois (Rome, Villa Médicis, 2015).
Il a organisé des congrès internationaux: Autour de Supports/Surfaces (Paris, Galerie nationale du Jeu de Paume, 1998); Les utopies de l’abstraction (Tours, Université François-Rabelais , 2005, en collaboration avec Pascal Rousseau); Repartir à zéro. Arts, culture et politique dans l’immédiate après-seconde guerre mondiale (1945-1949) (Lyon, Musée des Beaux-Arts, 2009, en collaboration avec Jean Kempf); Pierre Soulages (Paris, Centre Pompidou, 2010); Andrzej Wróblewski – From Within / From Without (Varsovie, Museum of Modern Art, 2013).