Main basse sur l‘Europe de Agnès Gattegno

Main basse sur l’Europe 15 août 2007. Six ressortissants italiens sont assassinés dans la petite ville allemande de Duisbourg. Aveugle depuis vingt ans, l’Europe découvre la N ‘drangheta , « la mafia qui ne suit pas la mondialisation mais qui l’intègre en temps réel ». Sur les traces de six morts annoncées, une enquête, de la Calabre à Milan et de la Costa del Sol à la Ruhr, sur l’infiltration dans l’économie légale du premier importateur et distributeur de cocaïne de l’UE. A la frontière de l’Europe, la Calabre est maintenue dans un état de dépendance proche du sous-développement. Santé privée, port de Gioia Tauro, autoroute Salerne Reggio, la N’drangheta détourne les fonds publics régionaux et nationaux, sans compter les subventions de Bruxelles. Une perversion favorisée par la collusion avec la politique et les institutions. Hors les frontières du Mezzogiorno, les clans, clonés sur ceux du sud, exportent les stratégies. Du nord de l’Italie à l’Espagne et à l’Allemagne, les commerciaux et les financiers de la N’drangheta exploitent la suppression des frontières et l’introduction de l’euro dans l’espace Schengen. Une porte ouverte au blanchiment qui conjugue la « valise » traditionnelle aux nouvelles technologies. Via des sociétés écran et des prête-noms – affiliés intégrés mais aussi associés qui gravitent au plus haut de la société -, l’argent de la coke et des armes alimente l’économie de marché. Des capitaux bienvenus dans un système libéral plus avide d’investissements que de légalité. Une économie parallèle dirigée depuis les planques improbables des boss. De leurs Q.G. aménagés dans les antres de la terre calabraise, les cerveaux de la N’drangheta défient l’Europe et ses carences politiques. Agnès Gattegno Entrée libre dans la limite des places disponibles (100 places). La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de la projection.

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