Enrico Pieranunzi / Domenico Scarlatti
A l’occasion du 250è anniversaire de la mort de Domenico Scarlatti (1685-1757) , Enrico Pieranunzi dédira au compositeur napolitain un concert extraordinaire en exclusivité pour l’Académie de France à Rome – Villa Medici. Pieranunzi interprétera de nombreuses sonates avec une totale fidélité, pour ensuite s’emparer des évocations thématiques et les revisiter comme point de départ de ses « digressions » improvisatrices, comme seul sait le faire celui qui maîtrise à la perfection un répertoire classique, et non pas uniquement de jazz. Une rencontre, donc, en apparence seulement extravagante. D’un côté Domenico Scarlatti qui fut le plus grand improvisateur au clavecin de son temps, de l’autre, Enrico Pieranunzi , musicien et compositeur à la renommée internationale qui déjà, l’année passée, improvisait sur les oeuvres de Mozart lors du concert ImproMozart . La rencontre Pieranunzi / Scarlatti a fait ses débuts européens l’été dernier à la Beethoven House de Bonn en Allemagne. Le concert à la Villa Médicis est la première italienne de ce projet et prélude à l’incision d’un CD pour la CamJazz. « Domenico Scarlatti est donc l’auteur de plus de cinq cent sonates pour clavecin, et c’est ainsi qu’il apparaît, souverain, dans ce pays azuré aux cimes solitaires où revivent , après les frasques mondaines, les anges et les héros de la musique » . Ainsi parlait de Scarlatti et de son corpus d’oeuvres de sonates un fameux historien de la musique. Comment relier la musique de Scarlatti à un projet pensé par un pianiste jazz ? Il y a à l’origine de ce projet une intuition surprenante mais intrigante selon laquelle Domenico Scarlatti serait un authentique jazzman ante litteram . Que Scarlatti eût été le plus extraordinaire improvisateur au clavecin de son temps est chose connue. Mais bien au-delà, c’est le caractère même des sonates qui permet de voir dans le compositeur napolitain une sorte de précurseur de ce formidable jeu de l’improvisation – composante ou de la composition – improvisante qui constitue le sens le plus profond et le plus fascinant du jazz. Ses sonates reposent, en effet, sur un équilibre miraculeux entre esprit d’improvisation et savoir de composition. J’ai toujours été frappé par l’inégalable imagination, la vitalité, la chaleur méditerranéenne de ses sonates. (Enrico Pieranunzi) 1989 et en 2003 par le référendum “Top Jazz”, réalisé tous les ans par la revue « Musica Jazz ». Il a également remporté le “Django d’Or” en 1997 comme meilleur musicien européen, reconnaissance qui a été confirmée en 2005 par le Guinness Festival de Cork en Irlande. Il a joué dans les plus importants festivals européens, et à de nombreuses reprises aux Etats-Unis. En 2004, il a effectué, en trio avec Marc Johnson et Joey Baron, une tournée au Japon qui a donné lieu au CD “Live in Japan” (CamJazz). Le célèbre écrivain et journaliste nord-américain Nat Hentoff a écrit à son sujet : « Pieranunzi est un pianiste au lyrisme intense, capable d’exprimer une succession d’idées et de dessiner des lignes définies par une grande clarté et une logique intérieure ; il est capable de swinguer avec énergie et fraîcheur sans jamais perdre pour autant sa capacité poétique. Sa musique chante ». Ray Spencer, dans le “Jazz Journal”, a écrit sur son jeu que « Enrico Pieranunzi insuffle une nouvelle sève au jazz contemporain » et Josef Woodard, dans un article qui lui est consacré, publié dans « Jazz Times » en février 2000, a résumé en ces termes ses qualités : ” remember the name, get lost in the music ” (rappelez-vous son nom et oubliez-vous dans sa musique).